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Place de la fessée dans l'éducation d'un enfant

Par Le 09/05/2010

Depuis quelques semaines, un sujet majeur préoccupe le Conseil de l'Europe. Tout de suite j'ai pensé qu'il s'agissait de la situation économique mondiale, ou des problèmes liés à la situation catastrophique de la Grèce. J'imaginais alors que l'Europe allait enfin jouer un rôle majeur au plan international, démontrant sa capacité à parler d'une seule voix et ainsi peser face aux autres grandes puissances économiques. Quel doux rêveur, en fait la grande affaire du moment c'est « la fessée ». Eh oui il faut se rendre à l'évidence, la question cruciale du jour est la fessée que des parents indignes donnent parfois à leurs enfants.

Dans de nombreux pays d’Europe, il n’y a pas si longtemps encore, l’usage des châtiments corporels faisait partie de la « discipline » de nombreux établissements scolaires et l’on donnait dans les écoles des coups de règle sur les doigts pour une « faute » d’orthographe. Cette époque est désormais révolue. Mais on tolère encore les claques, les fessées et autres raclées plus ou moins énergiques dans les familles. De nombreux adultes continuent à considérer que ces «corrections» sont une manière d’exercer son autorité sur un enfant et qu’elles peuvent même lui faire du «bien».

Selon d'autres spécialistes, les coups sur les fesses traduisent un aveu d’impuissance des parents d’aujourd’hui. C’est le résultat des théories éducatives en vogue depuis le début des années 1970. Cela fait trente ans qu’on dit aux adultes qu’il faut écouter les enfants, tout leur expliquer, être plus permissif. En conséquence, ils se retrouvent confrontés à des enfants ne supportant plus aucune frustration et ils ne savent plus exercer leur autorité autrement qu’en infligeant cette punition à leur progéniture .

La punition est nécessaire, c’est le garde-fou de l’autorité parentale. Cette autorité parentale est en fait l'ensemble des droits et des devoirs des parents à l'égard de leurs enfants dans le but de les élever et de les protéger physiquement et moralement. Elle doit avoir pour objectif de fixer des repères à l'enfant. C'est grâce à ceux-ci que l'enfant construit son autonomie. En effet, Il s'agit de lui apprendre comment se comporter en société, de lui faire comprendre ce qui est bon pour lui et ce qui est mauvais, ce qui est dangereux et ce qui ne l'est pas. De plus, l'autorité ne va pas sans la protection : faire montre d'autorité auprès d'un enfant, c'est aussi lui montrer qu'on est capable de le protéger, et qu'il peut grandir en toute confiance.

Nombreuses sont les questions autour de l'éducation des enfants. Pour ce qui est de la fessée, la punition corporelle est quasi culturelle en France. Une bonne fessée n’a jamais fait de mal ! , ça remet les idées en place !  que ce soit une petite tape sur les fesses ou une fessée bien appuyée. La punition corporelle fait partie de la norme, d’un bagage héréditaire, en fait de l'éducation reçue de nos parents. Il ne faut cependant pas confondre éducation et dressage…de ne pas faire l’amalgame entre vitalité et turbulence ou hyperactivité et insolence.

La gifle ou la fessée sont vécues comme une humiliation par l’enfant. Très souvent une simple privation comme : « pas de télé pendant 1 semaine » ou une obligation comme « pour la peine tu ranges ta chambre de fond-en-comble », sont amplement suffisantes. 

Pour être efficace, la fessée doit donc demeurer l'exception et ne pas devenir une forme de défouloir pour les parents, très souvent en mal d'autorité par ailleurs. Ce thème qui passionne aujourd'hui nos gouvernants, est malgré tout un sujet difficile. Vouloir légiférer sur ce sujet est à mon sens inutile car cette loi sera difficilement applicable dans la sphère familiale, où alors pourrait être à l'origine des graves conflits entre l'enfant et ses parents. Malheureusement, aujourd'hui on constate déjà une forme de démission des parents dans leur rôle d'éducateur.

Comme vous pouvez le constater, la « fessée » est un sujet difficile à traiter. Deux concepts de relations « parents - enfants » s'opposent. Face à un enfant qui jour après jour gagne en autonomie, s’affirme et construit sa personnalité, il est parfois difficile de savoir comment agir. Malheureusement, il n’existe pas de règle absolue en matière d’éducation ; tout est souvent question d’équilibre et de communication. Il faut garder à l’esprit qu’amour et autorité sont compatibles : l’un découle même de l’autre. Il s'agit d'être capable de lui fixez des interdits, pour sa sécurité, son bien-être mais c’est aussi l’aider à avancer. Sans autorité, l’enfant peut aussi se sentir négligé, abandonné.

 

Education : Enfant roi

Par Le 20/03/2010

Être parents, c'est une grande aventure, c'est pour toute la vie et l'éducation d'un enfant n'est pas chose aisée. Depuis une trentaine d'années on constate une évolution dans le comportement des enfant, très souvent encouragée par les parents qui n'acceptent en aucun cas la mise en cause de leur progéniture qui ne peut être sanctionnée. Cette forme de démission de certains parents rejaillit progressivement sur la société à tel point que c'est bientôt la loi qui doit se substituer à cette autorité parentale démissionnaire.

Cette évolution au plutôt ce changement des comportements débute dès le plus jeune âge. Dans mon enfance l'instituteur était respecté et redouté. Il fallait « bien travailler » à l'école c'était à la fois une volonté des pouvoirs publics mais aussi et surtout des parents. Dès lors il ne fallait pas se plaindre des punitions de l'instituteur auprès de ses parents au risque de se voir infliger une 2ème sanction.

Tout bascule dans les années 70. Après mai 68 il est "interdit d'interdire" L'individualisme et le "touche pas à mon enfant" font que les parents s'en prennent aux enseignants car il ne faut pas "traumatiser" leur progéniture, ni les fatiguer avec des devoirs à faire à la maison qui pourraient d'ailleurs nuire aussi au bonheur des parents.

L'éducation de mon enfance où l'autorité primait était peut-être parfois excessive, mais il me semble qu'elle nous préparait à entrer dans la vie active et à être mieux armés pour surmonter les difficultés.

Aujourd'hui il n'est bien entendu pas question de revenir en arrière car la vie a beaucoup changé et l'école doit aussi évoluer pour tenir compte de la nouvelle conjoncture (familles recomposées, le développement des nouveaux moyens de communication,...)

La seule constante est qu'il faut travailler à l'école pour réussir dans la vie, certaines familles sont à même d'aider leurs enfants, d'autres sans doute pas pour des raisons diverses.

Dans la continuité de cette analyse, la délinquance des mineurs, a fortement augmenté au cours de cette dernière décennie et concerne des adolescents plus jeunes et plus violents face auxquels les adultes sont de plus en plus désemparés.

La rubrique des faits divers relate régulièrement les comportements déviants de mineurs plus en plus jeune, auteurs de crimes ou délits graves, livrés à eux même dans la rue y compris de nuit, sous l'influence d'une très forte alcoolisation ou consommateurs de substances illicites. Tout ceci est très souvent le résultat de la démission des parents dans leur rôle essentiel d'éducation et le transfert latent de ce rôle aux pouvoirs publics, mais malheur à celui qui remettrait en cause cette situation alors vécue comme atteinte intolérable à la liberté.

C'est ainsi que disparaît le goût de l'effort et cette notion de hiérarchie et d'obéissance qui font cruellement défaut aujourd'hui. Il suffit de regarder les résultats scolaires. Il faut quand même une certaine dose d'aplomb pour ne pas reconnaître que le niveau scolaire a considérablement baissé au fil des années. Le baccalauréat d'aujourd'hui par rapport au BEPC ou au fameux CEP d'il y a quelques dizaines d'années. L'élitisme certes mais pas à n'importe quel prix !

Il serait peut être temps de réinventer une école des parents afin de les responsabiliser dans le rôle d'éducation qui doit être le leur. Les pouvoirs publics ne peuvent en aucun cas remplacer un père ou une mère d'autant que très souvent, leur action est mise en cause par les parents et les médias. Interdit de punir nos chères petites « têtes blondes ». Ne pas oublier non plus que ces enfants seront également parents un jour et ce manque de repères qui ne cesse d'augmenter de génération en génération n'est certainement pas de bon augure et laisse présager des réveils difficiles.

Ni l'adolescent, ni le jeune adulte ne doivent être trompés, la vie n'est pas "un long fleuve tranquille" : il faut s'y préparer dès l'enfance et le milieu familial, si précieux par ailleurs, ne me paraît pas toujours le mieux armé pour cela.