Depuis quelques semaines, un sujet majeur préoccupe le Conseil de l'Europe. Tout de suite j'ai pensé qu'il s'agissait de la situation économique mondiale, ou des problèmes liés à la situation catastrophique de la Grèce. J'imaginais alors que l'Europe allait enfin jouer un rôle majeur au plan international, démontrant sa capacité à parler d'une seule voix et ainsi peser face aux autres grandes puissances économiques. Quel doux rêveur, en fait la grande affaire du moment c'est « la fessée ». Eh oui il faut se rendre à l'évidence, la question cruciale du jour est la fessée que des parents indignes donnent parfois à leurs enfants.
Dans de nombreux pays d’Europe, il n’y a pas si longtemps encore, l’usage des châtiments corporels faisait partie de la « discipline » de nombreux établissements scolaires et l’on donnait dans les écoles des coups de règle sur les doigts pour une « faute » d’orthographe. Cette époque est désormais révolue. Mais on tolère encore les claques, les fessées et autres raclées plus ou moins énergiques dans les familles. De nombreux adultes continuent à considérer que ces «corrections» sont une manière d’exercer son autorité sur un enfant et qu’elles peuvent même lui faire du «bien».
Selon d'autres spécialistes, les coups sur les fesses traduisent un aveu d’impuissance des parents d’aujourd’hui. C’est le résultat des théories éducatives en vogue depuis le début des années 1970. Cela fait trente ans qu’on dit aux adultes qu’il faut écouter les enfants, tout leur expliquer, être plus permissif. En conséquence, ils se retrouvent confrontés à des enfants ne supportant plus aucune frustration et ils ne savent plus exercer leur autorité autrement qu’en infligeant cette punition à leur progéniture .
La punition est nécessaire, c’est le garde-fou de l’autorité parentale. Cette autorité parentale est en fait l'ensemble des droits et des devoirs des parents à l'égard de leurs enfants dans le but de les élever et de les protéger physiquement et moralement. Elle doit avoir pour objectif de fixer des repères à l'enfant. C'est grâce à ceux-ci que l'enfant construit son autonomie. En effet, Il s'agit de lui apprendre comment se comporter en société, de lui faire comprendre ce qui est bon pour lui et ce qui est mauvais, ce qui est dangereux et ce qui ne l'est pas. De plus, l'autorité ne va pas sans la protection : faire montre d'autorité auprès d'un enfant, c'est aussi lui montrer qu'on est capable de le protéger, et qu'il peut grandir en toute confiance.
Nombreuses sont les questions autour de l'éducation des enfants. Pour ce qui est de la fessée, la punition corporelle est quasi culturelle en France. Une bonne fessée n’a jamais fait de mal ! , ça remet les idées en place ! que ce soit une petite tape sur les fesses ou une fessée bien appuyée. La punition corporelle fait partie de la norme, d’un bagage héréditaire, en fait de l'éducation reçue de nos parents. Il ne faut cependant pas confondre éducation et dressage…de ne pas faire l’amalgame entre vitalité et turbulence ou hyperactivité et insolence.
La gifle ou la fessée sont vécues comme une humiliation par l’enfant. Très souvent une simple privation comme : « pas de télé pendant 1 semaine » ou une obligation comme « pour la peine tu ranges ta chambre de fond-en-comble », sont amplement suffisantes.
Pour être efficace, la fessée doit donc demeurer l'exception et ne pas devenir une forme de défouloir pour les parents, très souvent en mal d'autorité par ailleurs. Ce thème qui passionne aujourd'hui nos gouvernants, est malgré tout un sujet difficile. Vouloir légiférer sur ce sujet est à mon sens inutile car cette loi sera difficilement applicable dans la sphère familiale, où alors pourrait être à l'origine des graves conflits entre l'enfant et ses parents. Malheureusement, aujourd'hui on constate déjà une forme de démission des parents dans leur rôle d'éducateur.
Comme vous pouvez le constater, la « fessée » est un sujet difficile à traiter. Deux concepts de relations « parents - enfants » s'opposent. Face à un enfant qui jour après jour gagne en autonomie, s’affirme et construit sa personnalité, il est parfois difficile de savoir comment agir. Malheureusement, il n’existe pas de règle absolue en matière d’éducation ; tout est souvent question d’équilibre et de communication. Il faut garder à l’esprit qu’amour et autorité sont compatibles : l’un découle même de l’autre. Il s'agit d'être capable de lui fixez des interdits, pour sa sécurité, son bien-être mais c’est aussi l’aider à avancer. Sans autorité, l’enfant peut aussi se sentir négligé, abandonné.
Commentaires
1 fabienne Le 09/05/2010
2 moa Le 11/05/2010
ont-elles été profitables ?
as-tu agit de la même façon ?
3 Christian Le 11/10/2010
En 2010 elle est en voie de suppression. Et toute interdiction est considérée comme une brimade.
Résultat les parents ne sont plus respectés, les professeurs n'ont plus. S'ils osent interdire l'usage des téléphones portables pendant les cours on les blâment.
La pornographie n'a plus de limites et est même considéré comme un art.
La liberté sexuelle n'a aucune limite. Les garçons couchent avec les filles et inversement sans trouver le moindre inconvénient. S'il y a un accident c'est à dire une grossesse il y a une réponse c'est l'IVG. Considérée comme banale. Tellement que l'on ose pas interroger des femmes qui ont pratiquées l'IVG depuis un an deux ans, cinq ans pour savoir ce qu'elles sont devenues.
L'usage de l'alcool de la drogue est largement répandu.
Bref au nom de la liberté tout est permis.
En France selon la police et la gendarmerie en 1980 70.000 mineurs étaient mis en cause pour des affaires de délinquance. En 2009 ils sont 215.000. Bien évidemment ils sont le fait d'adolescents de plus en plus jeunes. Autrefois c'était essentiellement des garçons maintenant les filles commencent à les rattraper.
Continuons,continuons...
Il est interdit d'interdire et la vie deviendra tout simplement impossible.
Notre civilisation a t-elle gagnée en 60 ans? Permettez moi d'en douter.
4 Jean-Paul Le 11/10/2010