morale

D'UNE RIVE A L'AUTRE

Par Le 27/11/2011

             Après quelques mois de silence, non par manque d'inspiration mais plutôt par fatigue morale, me revoilà à nouveau pour alimenter la chronique qui m'est chère, la vie de tous les jours et les sujets qui me touchent plus particulièrement.

               L'article ci-dessous exprime un sentiment sur ce passage difficile de la vie à la mort et le sentiment d'impuissance que l'on éprouve face à cette vie qui s'échappe tout doucement pour aboutir au néant, réalité incontournable à laquelle chacun est confronté, qu’il s’agisse de la mort de ses proches ou de sa propre mort.

             Comme je l'écrivais il y a quelques mois, dans un précédent article intitulé « La recherche du temps perdu », la perte d'un être cher provoque toujours un sentiment de culpabilité pour celles et ceux qui ont chéri cette personne toujours trop tôt disparue.

              Le deuil est une réaction normale et saine à divers types de malheurs. Il peut se manifester lorsqu’on s’attend à perdre un être cher ou lors de la perte d'un être cher.

              Face à cette disparition nous éprouvons toute une gamme de sentiments : choc, négation, colère, culpabilité, tristesse et acceptation.

           Ces émotions successives auxquelles nous devons faire face se poursuivent jusqu'au moment où nous commençons à accepter la perte de cet être cher. Cependant il se peut aussi que le deuil ne disparaisse jamais complètement. La douleur ressentie s’atténue avec le temps, surtout si on s'efforce à la surmonter.

           Tous ces sentiments sont d'autant plus forts que l'on a accompagné cette personne jusqu'à ses derniers instants, son dernier souffle. On peut éprouver le sentiment de ne pas en avoir fait assez, d'avoir peut être manqué quelque chose, et nous nous retrouvons alors seul face aux réalités de la vie et de cette mort qui fait inexorablement son œuvre.

              La mort est un devoir vis-à-vis des vivants, plus précisément des vivants à venir. Car il y a nécessité de laisser la place aux générations à venir. Au nom du cycle de la vie et au nom des vivants à venir pour qu'ils perpétuent le cycle d’existence de la communauté celle-ci ayant pour condition, la continuité des générations et la reprise par les vivants de la pensée des morts : «l’humanité se compose de plus de morts que de vivants».

           L’immortalité de l’âme était une des croyances des anciens Celtes, ce qui explique peut-être les témoignages sur leur vaillance et leur intrépidité au combat, puisque la peur de la mort était absente.

Morale et Education

Par Le 12/01/2011

Introduite dans le programme de l’instruction primaire par la loi du 28 mars 1882, la morale a provoqué, dès le début, la publication d’un nombre considérable de manuels destinés à fournir aux maîtres et aux élèves la matière de cet enseignement nouveau. Sous la IIIe République, la morale est omniprésente dans l’enseignement; dans la lecture et jusque dans l’arithmétique. La grammaire et la conjugaison donnèrent longtemps aux auteurs de manuels l’occasion de rappeler les préceptes moraux.

Après la seconde guerre mondiale, l’exemplarité dont la morale se réclame est difficile à maintenir. Une nouvelle époque commence où l’individualisme prime sur la solidarité. L’idéal du progrès technique devient un idéal de consommation qui replace la morale dans un rôle nouveau pour l’individu.

En effectuant des recherches, j'ai découvert un ouvrage intitulé « Manuel de Morale Pratique » datant du tout début du 20° siècle dont certains jeunes d'aujourd'hui et leurs parents feraient bien de s'inspirer. Sans tomber dans le « c'était mieux avant » ou du « Moi de mon temps », je voudrais quand même vous livrer quelques réflexions et quelques notions aujourd'hui bien loin ou oubliées.

Selon cet ouvrage, les devoirs des élèves envers les maîtres se réduisent à deux principes qui sont le respect et l'obéissance...

Les élèves sont tenus à l'égard de leur maître au même respect qu'envers leurs parents. En effet l'instituteur représente la famille dont il est le mandataire et, à ce titre, il est investi d'une autorité qui n'est autre que l'autorité paternelle elle-même. Une des principales formes du respect à l'école est l'obéissance. Elle exige de l'élève tout un ensemble de devoirs que l'on peut ramener à trois principaux soit l'assiduité, le travail et la discipline.

L'assiduité est la fréquentation quotidienne de la classe, à moins d'un empêchement légitime. C'est par un travail consciencieux de chaque jour que l'on s'instruit et, ce travail doit être fait avec soin et exactitude. L'enfant qui perd son temps à l'école sera responsable plus tard des fautes que son ignorance volontaire lui fera commettre. La discipline à l'école est absolument nécessaire et les élèves sont rigoureusement obligés de l'observer.

Qu'en est il aujourd'hui de ces préceptes pourtant très simples. S'il n'est pas facile d’être parents, Enfant-roi, hyperactivité, insolence parfois, sont des termes qui ont fait une entrée fracassante dans le lexique de l’éducation. Du côté des parents, on fustige l’excès d’autorité ou, à l’inverse, la mollesse permissive.

Il y a quelques années, il était reproché aux parents trop de rigueur voire de violence, aujourd'hui ils seraient dans l'ensemble trop laxistes. Aussi experts en tout genre viennent rappeler aux parents qu'il faut s'autoriser à dire non, ne pas avoir peur du conflit, que les interdits sont structurants pour l'enfant… Ce que bien souvent chacun d'entre nous sait mais ne met pas en pratique aussi facilement en particulier lorsque l'on se sent seul(e) dans cette charge.

Si l'autorité semble être de nouveau une valeur pour tous, elle n'en est pas moins difficile à mettre en œuvre, tant d'une part elle est discréditée et contestée dans toutes les institutions (État, école, famille, religion) et qu'elle est vite amalgamée avec ses dérives en termes de pouvoir, d'autoritarisme.

Le télescopage qui s’est produit avec les discours de mai 1968 en France pour l’éclatement des carcans traditionnels a résulté en une confusion des genres. Il ne s’agissait pas de ne rien interdire à l’enfant, au point d’être permissif mais l’autorité s’en est trouvée largement altérée. La hausse, ces dernières années, du nombre de familles monoparentales et recomposées, mais aussi l’impact du travail des femmes qui s’est généralisé entre autres, ont amené à une nouvelle forme d’autorité.

L’école est devenue un acteur central de l’éducation de l’enfant, non plus en ce qui concerne les compétences académiques mais aussi sur le plan de l’apprentissage de la sociabilité, des valeurs sociales et familiales, si bien que des parents se défaussent d’une partie de leurs prérogatives en les confiant à l’école ou, à tout le moins, en prenant pour acquise cette délégation ou ce complément de l’autorité.

Il devient nécessaire de redéfinir la relation parents- enfant-école. L’autorité familiale ne doit pas discuter en présence de l’enfant l’autorité du milieu scolaire. L’enfant doit évoluer avec des repères, et ces derniers, s’ils sont discutés ou contestés, favoriseront cette mise en cause de l'autorité dans toutes ses formes avec les conséquences désastreuses qui s'y rapportent. Le juste milieu n’est pas facile à trouver. L’école poursuit la structuration de l’enfant, mais pour que cela fonctionne bien, il faut que les parents sachent faire confiance, restent à leur place et ne mettent pas systématiquement sur un piédestal la parole de l’enfant.

Si tant est qu’on puisse parler d’une crise de l’autorité, il convient d’insister que l’application de limites est fondamentale. Tout expliquer à l’enfant n’est pas nécessaire, sauf ce qui le concerne directement et sans porter atteinte à d’autres figures de l’autorité extérieures à la famille.

L’évolution rapide de la société a eu un impact direct sur l’exercice de l’autorité et quoiqu’on dise, faire preuve d’autorité, n’est pas passéiste. Un enfant a besoin de cadres pour évoluer, apprendre et se construire et c'est sans doute ce qui manque cruellement aujourd'hui. Il ne faut pas oublier que les jeunes d'aujourd'hui seront les parents de demain, cette transmission du savoir et des règles simples de la vie en société est absolument nécessaire pour l'avenir de notre société.