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LE CÉLIBAT DES PRÊTRES

Par Le 26/03/2010

Depuis plusieurs mois, la presse relate régulièrement des actes de pédophilie commis par des prêtres. Il ne se passe pratiquement plus une journée sans de nouvelles révélations sur ces abus sexuels qui ont aujourd'hui pris le sens sémantique courant de « violeur d'enfants », voire d'assassin. Les scandales qui touchent aujourd'hui le Vatican sont en fait le résultat d'une omerta observée par l'Eglise coupable de ne pas avoir dénoncé les affaires.

Tous les prêtres ne sont certainement pas pédophiles, et cette déviance criminelle concerne toutes les catégories sociales. Quand il s'agit d'ecclésiatiques, le scandale prend une autre dimension à tel point que l'on cherche même à trouver des explications. C'est ainsi que L'opinion publique tend à mettre en cause le célibat des prêtres : on lui reproche des choses très diverses : d'être la cause de la crise des vocations, d'imposer aux prêtres quelque chose d'inhumain, d'être la source de déséquilibres sexuels comme la pédophilie.

Le présent article n'a pas pour objet de traiter de la pédophilie, sujet très sensible sur lequel peut être que j'écrirai un jour, mais de réfléchir sur le célibat des prêtres, car le catholicisme est la seule religion chrétienne qui maintient encore le célibat chez les ecclésiastiques hormis les diacres.

L'église catholique de rite latin n'ordonne prêtres que des hommes célibataires pour la raison qu'il y a une "convenance" entre la vie et le ministère des prêtres et le célibat.

Le célibat des prêtres est de plus en plus remis en question et a toujours été difficilement observé depuis qu'il fût imposé au XI siècle. Nombre de responsables religieux souhaitent la modification de l'obligation de cette obligation pour devenir prêtre.

Le célibat n’est pas exigé par la nature du sacerdoce comme le montre la pratique de l’Eglise primitive et des premiers siècles de l’Eglise. A l'origine, les prêtres pouvaient se marier et il n'y avait que les moines qui étaient célibataires.

Alors, aujourd'hui, l'église doit elle évoluer sur cette question ?? oui très certainement, elle doit cependant le faire dans la plus grande sérénité d'autant que la valeur sacrée du célibat n'existe pas, cette règle dans l’Église catholique étant d’ordre disciplinaire (article 277 du Code de droit canonique).

Lier la remise en cause du célibat des prêtres avec uniquement la pédophilie, serait à mon sens particulièrement réducteur. Si le célibat était la cause des violences sexuelles, il n'y aurait pas de violences sexuelles dans le reste de notre société ou alors tous les célibataires seraient des pédophiles? Ce qui est condamnable, outre ces actes « criminels », c'est la non dénonciation de ces faits à la justice. L'absence de réaction des autorités de l'église, la plupart du temps informées, a eu pour effet pervers de favoriser ce sentiment d'impunité particulièrement malsain par rapport à la justice des hommes.

Le problème qui se pose aujourd'hui est la crise des vocations déjà en ordre de marche depuis plusieur années. Il n'est que d'observer le nombre de prêtres dans nos campagnes, certaines cérémonies ou certains rites sont désormais célébrés par les seuls laïcs, auxiliaires précieux qui suppléent l'absence des curés. Certains prétendent que le mariage permettrait de résoudre cette crise des vocations. Je ferais presque une réponse de normand « peut être bien que oui, mais peut être bien que non ». En effet chez les pasteurs protestants qui se marient, il y a également une crise des vocations. De plus le traitement du prêtre serait insuffisant pour faire vivre une famille, s'il n'avait pas un travail professionnel par ailleurs. Enfin le secret de la confession crée des liens qui peut poser des problèmes dans la vie d'un couple.

Le célibat doit être un libre choix en cela il est infiniment respectable et doit être encouragé pour ceux qui en sont capables. Il ne peut à mon avis être imposé pour devenir prêtre.

Tout laisse à penser que le célibat des des prêtres sera remis en cause à plus ou moins brève échéance. L’ordination des diacres, très souvent des hommes mariés, est déjà un pas de franchi dans cette direction et préfigure probablement la fin de cette situation qui peut paraître aujourd'hui archaïque.