guerre

MATTHIEU 5.3

Par Le 06/08/2016

Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux!

Matthieu 5:3

 

Cette expression est passée dans le langage courant sous cette forme… mais en réalité il s'agit d'une citation erronée de Matthieu 5, 3. En effet le discours de Jésus, connu sous le nom de « sermon sur la montagne », s’ouvre par cette parole:

« Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux »!

 
Si j'ai choisi cette phrase ce n'est pas un hasard mais pour illustrer ce qui suit car cette folie meurtrière qui aujourd'hui nous entoure prend pour prétexte la religion alors qu'elle l'oeuvre d'individus sans foi ni loi.
Les groupes terroristes tels que l’État Islamique ont dans leurs rangs bon nombre de « dérangés de l'esprit » qui commettent des tueries de masse principalement en Irak en Syrie, mais également dans d'autres pays du proche Orient et européens dont la France l'Allemagne, la Belgique qui payent un très lourd tribu.
Au sein de l’organisation Etat islamique (EI), le califat est bien plus qu’un fantasme. Lorsqu’il est proclamé, le 28 juin 2014, sur les territoires conquis en Syrie et en Irak, les djihadistes ont déjà conçu un véritable projet étatique et imaginé une rigoureuse administration pour imposer dans la durée leur idéologie totalitaire.
Sur le plan idéologique, l’Etat islamique se pose en héritier d’une tradition : celle du djihad (« guerre sainte ») porté en Afghanistan, en Irak ou en Tchétchénie ; et celle du califat ottoman démantelé en 1924 et restauré – selon l’organisation – non pas en 2014 mais dès 2006 avec la création de l’Etat islamique en Irak (EII).
L’avènement du califat d’Abou Bakr Al-Baghdadi – qui a pris le titre de calife Ibrahim – est présenté comme la réponse à l’échec du mouvement djihadiste à s’implanter, du fait d’un manque d’ancrage local. L’ambition du califat, ne s’arrête donc pas à la « guerre sainte » cherche à unifier la communauté des croyants sous une seule identité musulmane et une même bannière. Il doit être un système destiné à changer la société et à éduquer les générations futures selon les lois coraniques, pour leur permettre de se soustraire à la dépendance, jugée néfaste, de l’Occident, du nationalisme arabe et du tribalisme.

C'est l'Apparition de djihadistes qui souvent n’ont pas de lien avec les pays dans lesquels ils combattent. Ce sont des brigades internationales, pur produit de la mondialisation avec le problème des conversions à l’islam et de la radicalisation rapide de certains individus.

L'EI suit une stratégie élaborée par des idéologues islamistes depuis le début des années 2000 et diffusée sur des sites d'internet. L'auteur détaille la stratégie grâce à laquelle les groupes djihadistes seront selon lui en mesure de s'imposer territorialement face aux régimes arabes et musulmans, mais également, face aux Américains et aux Occidentaux.


 

Ce postulat consiste à harceler l'ennemi continuellement, notamment par le biais d'attentats, pour l'affaiblir moralement et matériellement, puis « l'administration de la sauvagerie », intervenant après la chute d'un ou de plusieurs États, et de la période de chaos qui suit.

Pour reconstituer l’unité originelle de la communauté islamique les leaders jihadistes recourent essentiellement à trois ingrédients : la violence extrême, la bonne gestion des territoires soumis et la propagande. Terroriser les ennemis et les populations soumises est l’un des meilleurs moyens pour conquérir des territoires et les conserver. Il est donc licite d’employer les techniques les plus terrifiantes (massacre, enlèvement, décapitation, crucifixion, flagellation, amputation, bûcher, lapidation, etc.) pour la cause.

L'autre axe stratégique, est une internationalisation du conflit en provoquant l'Occident à travers la politique du pire et les atteintes aux droits des minorités (religieuses, femmes, homosexuels) pour l'impliquer dans le conflit. Ces actes s'accompagnent d'attentats islamistes réalisés dans des pays en paix. Ils s'accompagnent aussi d'une propagande insistant sur l'histoire coloniale, pour présenter les musulmans comme les éternelles victimes de l'Occident, permettant de dépasser les bases territoriales locales, et de présenter comme un universalisme séduisant l'opposition entre musulmans et mécréants.

Il n'y a pas de « profil type » des combattants étrangers recrutés par l'EI. Ils sont issus de milieux sociaux variés parmi lesquels on trouve une minorité de diplômés. La majorité d'entre eux ont cependant moins 30 ans, une proportion non négligeable (environ 10 %) a déjà fait de la prison. Ils ne sont généralement pas issus de familles musulmanes pratiquantes, bon nombre sont des nouveaux convertis, ou des personnes qui ne se sont mises à pratiquer leur religion que très récemment. Un rapport d'Europol, en date du 18 janvier 2016, mentionne qu’une « portion significative de combattants étrangers à avoir rejoint les rangs de l'État islamique ont été diagnostiqués comme ayant des troubles mentaux », citant une source qui évalue à 20 % du contingent ce type d'individus.

 

L'EI forme des enfants d'à peine 6 ans à des fins militaires. L'organisation a mis sur pieds un système qui permet de recruter et d'endoctriner les enfants. Les enfants soit sont enlevés soit rejoignent « consciemment » l'organisation. Ils rejoignent après des camps d’entraînement où ils sont endoctrinés et sont formés aux maniement des armes. Les enfants servent ensuite de fantassins, de « mouchards », de kamikazes, et leur sang est utilisé pour des transfusions.


 
Mais comment en est on arrivé là ?

Une date qui restera gravée dans les mémoires : Le 11 septembre 2001.

Les attentats du 11 septembre 2001 sont en fait quatre attentats-suicides perpétrés le même jour aux États-Unis, à quelques heures d'intervalle, par des membres du réseau djihadiste islamiste Al-Qaïda, visant des bâtiments symboliques du nord-est du pays et faisant 2 977 victimes.

Au matin du mardi 11 septembre 2001, dix-neuf terroristes détournent quatre avions de ligne. Deux avions sont projetés sur les tours jumelles du World Trade Center (WTC) à Manhattan (New York) et un troisième sur le Pentagone, siège du Département de la Défense, à Washington DC, tuant toutes les personnes à bord et de nombreuses autres travaillant dans ces immeubles. Le quatrième avion, volant en direction de Washington, s'écrase en rase campagne à Shanksville, en Pennsylvanie, après que des passagers et membres d'équipage, prévenus par téléphone de ce qui se passait ailleurs, ont essayé d'en reprendre le contrôle. Les attentats du 11 septembre 2001 sont les attentats les plus meurtriers jamais perpétrés depuis le début de l'Histoire.

La deuxième guerre d'Irak déclenchée le 20 mars 2003 est menée sous l'impulsion des États-Unis à la tête d’une coalition. La France refuse de participer à cette guerre dont les raisons invoquées officiellement sont principalement :

  • la « lutte contre le terrorisme », l'Irak étant présenté comme responsable entre autres de l'attentat contre le navire militaire USS Cole, des attentats contre plusieurs ambassades des États-Unis en Afrique et des attentats du 11 septembre 2001

  • l'élimination des armes de destruction massive (ADM) qu'était censé détenir l'Irak. Un mois avant le début de l'opération Liberté de l'Irak, Colin Powell, alors secrétaire d'Etat américain, brandit, devant le Conseil de sécurité des Nations unies, une fiole censée contenir de l'anthrax pour prouver la présence d'armes de destruction massive en Irak.

«Toutes les guerres sont des erreurs», confie le général australien Peter Cosgrove, qui dirigeait les forces australiennes en Irak en 2003. Dans le cas de l'Irak, ajoute le Suédois Hans Blix, il y a eu une tentative de la part de certains pays d'éradiquer des armes de destruction massive qui n'existaient pas». Hans Blix sait de quoi il parle. Il dirigeait à l'époque la commission de l'ONU chargée de rechercher la présence d'armes de destruction massive en Irak.

L'invasion, le 20 mars 2003, de l'Irak par la coalition menée par les États-Unis fut en effet une immense partie de poker menteur qui se solda par plusieurs centaines de milliers de morts.

La chute de Bagdad coïncide avec celle du régime de Saddam Hussein, et l'opération américaine est officiellement déclarée terminée le 1er mai 2003. Très vite, les Etats-Unis sont obligés d'admettre qu'aucune arme de destruction massive n'a été trouvée en Irak et que la rapidité avec laquelle le régime baasiste est tombé ne correspond guère à l'image d'un pays menaçant la sécurité mondiale.

Les Etat-Unis se retirent définitivement de l’Irak en 2011 alors que le pays n’est pas stabilisé ni pacifié. Quelques jours après le retrait total des troupes américaines, le gouvernement chiite lance une vague d'arrestations dans les milieux sunnites accusés d'être restés fidèles au baasisme. C'est le début de l'insurrection sunnite. Se disant victime de discrimination de la part du pouvoir chiite..

C'est dans ce contexte qu'apparaissent diverses milices djihadistes sunnites, liées aux rebelles syriens en lutte contre Bachar Al-Assad, dont l'EIIL (Etat islamique en Irak et au Levant), à l'origine de l'offensive lancée en janvier 2014 contre le gouvernement irakien.

Terrorisme :Quels risques pour demain

Par Le 28/07/2014

LE TERRORISME QUELS RISQUES POUR DEMAIN ?

 

Le terrorisme sous toutes ses formes constitue une grave menace pour la paix et la sécurité internationale. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, plus aucun conflit dit « conventionnel » n’a touché l’Europe de l’Ouest. Cette paix est la principale réussite de la construction Européenne mais la situation actuelle dans l’Europe de l’Est avec la montée des nationalismes peut à tout moment remettre en cause ce fragile équilibre.

Il y a quelques mois je faisais part de mon inquiétude sur la situation au Proche et au Moyen Orient avec la chute de despotes certes condamnables et parfois condamnés ou éliminés. Le vide politique a fait le lit des groupes terroristes, parfois très structurés qui y ont trouvé un nouveau terrain de « jeu » si j’ose dire.

 Le peu d’empressement des Européens et des Américains à aider des opposants au régime Syrien est peut être le signal de cette prise de conscience des risques encourus en cas de vacance du pouvoir même autocrate.

 Je ne reviendrai pas sur les origines du terrorisme ni sur les différents attentats au cours de ces dernières années. De même la philosophie du terrorisme a été développée dans de nombreux ouvrages et au risque de répéter ce qui a déjà été dit il me semble préférable d’aborder ce qui pourrait devenir une forme de gangrène avec ce nouveau phénomène de  départ en nombre de jeunes qui au nom d’un Islamisme radical partent faire le Jihad dans les pays fragilisés et secoués par des violences visant à faire tomber le pouvoir en place.

 Mais avant d’aller plus loin dans mon propos, je voudrais dès à présent affirmer qu’il ne s’agit pas de stigmatiser une population ou une religion. En effet tous les musulmans ne sont pas des terroristes mais souffrent de l’image donnée par une poignée d’intégristes qui recrutent des jeunes qui n’ont plus aucun repère.  Très souvent d’ailleurs les plus dangereux sont les jeunes convertis qui doivent faire leurs preuves et ainsi gagner le « Paradis d’Allah » pour lequel certains se transforment volontairement en barbares cruels et sanguinaires, en fanatiques "fous de Dieu", en bombes humaines dans le but de tuer au hasard, avec le sourire, avec la satisfaction du "devoir accompli," des civils, des enfants, des femmes, des vieillards, tous innocents.

 Ces jeunes français qui partent aujourd’hui principalement en Syrie se sont auto-radicalisés ou ont subi une forme de lavage de cerveau par les recruteurs « Salafiste ». Les réseaux sociaux constituent également un moyen d’atteindre un très grand nombre de ces jeunes avec un système d’endoctrinement de plus en plus puissant. Ils intègrent des groupes de combattants ou sont dévolus à des tâches subalternes : interprètes lors d’enlèvements de français, approvisionnement logistique ou fossoyeurs pour faire disparaître les corps suppliciés.

 Il y a quelques semaines un reportage diffusé par une chaîne de télévision française montrait des jeunes français rigolards et fiers de se montrer conduisant un véhicule auquel étaient attachés plusieurs cadavres destinés à être enterrés au milieu d’un champ. Les images de ces corps étaient « floutés » pour ne pas choquer le téléspectateur, en effet comble de l’horreur les cadavres avaient été décapités.

 Ces jeunes jihadistes, confrontés à chaque instant à cette mort violente, aux actes de torture et de barbarie perdent toute notion de la valeur de la vie humaine. Tuer un homme est comparable à écraser une mouche ou un moucheron ! Certains penseront sans doute que j’exagère mais j’ai la conviction que c’est la triste réalité.

 Plusieurs de ces jeunes mourront au combat mais penseront avoir gagné le « Paradis d’Allah ». D’autres reviendront et deviendront des références pour d’autres jeunes. Leur réintégration dans une vie normale posera d’énormes difficultés et certains pourraient très rapidement devenir de véritables chefs de bande ou des vecteurs de violences, enlèvements, meurtres, attentats contre des personnes et des biens. Il s’agira pour certains de rechercher le sensationnel, d’être à la « Une » des médias nationaux ou internationaux. Les chaînes d’information en continue constituent à cet égard une formidable caisse de résonnance pour ces individus totalement désocialisés à la recherche du sensationnel et prêts à mourir pour une cause qu’ils croient juste.

Le prochain défi sera la prise en compte de ces jeunes dès leur retour. En effet les services de renseignement craignent que certains apprentis djihadistes ne commettent des actes terroristes en France. Ces jeunes à leur retour sont la plupart du temps plus dangereux que lorsqu'ils sont partis. La plupart de ces jeunes sont «endoctrinés» et «victimes de la propagande». Le récent projet d’attentat fomenté par un djihadiste présumé de retour de Syrie est une première alerte. Pour encadrer et appréhender leur retour, les spécialistes proposent diverses solutions: notamment la mise en place de groupes de réflexion animés par des imams et des psychologues pour qu'ils reprennent pied dans le monde réel et éviter qu'ils fassent l'amalgame entre l'islam et le djihadisme. Il s'agit alors de ne pas les assigner à un simple rôle de terroriste mais de les responsabiliser en leur faisant prendre conscience des conséquences que leur action aurait pu provoquer dans la vraie vie.

C’est un chantier difficile qui s’ouvre aux autorités et toute forme d’angélisme serait mortifère. La situation géopolitique actuelle, la montée de l’intégrisme avec ces groupes terroristes internationaux sont des dangers réels à prendre en compte sous peine de connaître des lendemains difficiles aux conséquences incalculables. La notion d’intégration, du vivre ensemble de l’acceptation de chacun sans tenir compte de sa race, de ses origines, de sa religion est aujourd’hui une nécessité absolue mais dans le respect de tous en montrant la plus grande fermeté à l’encontre des fauteurs de troubles.

Associations d'anciens combattants – Quelle utilité ???

Par Le 08/03/2011

 

Je ne pensais jamais entendre ce genre de réflexion et pourtant, il faut se rendre à l'évidence il existe des personnes qui s'étonnent aujourd'hui de l'existence des associations d'anciens combattants, des cérémonies commémoratives.

Se poser une telle question est pour le moins faire injure à la mémoire de tous ces combattants dont certains ont sacrifié leur vie pour défendre notre liberté.

 Les nombreuses cérémonies commémoratives, la dernière en date étant les 70 ans de l’appel du général de Gaulle, montrent à la fois le respect mais aussi l’importance que la nation tout entière accorde aux anciens combattants. Ceux-ci ont un rôle prépondérant à jouer dans la valorisation du devoir de mémoire.

A la suite de chaque conflit guerrier s’en suit un nombre important de morts, de veuves, d’orphelins, de blessés, certains restent handicapés à vie : les Grands Invalides de Guerre. Les soldats ne sont pas des sujets passifs qui ont subi involontairement des évènements dans lesquels ils étaient engagés. Lorsqu'ils sont morts ou qu'ils ont été mutilés, ils ont fait un sacrifice, ils ont risqué leur vie ou leur santé volontairement, par devoir. On veut en conserver le souvenir, pas pour réparer un tort, mais pour montrer que ce fut un bienfait, il s'agit en fait d'un témoignage de notre gratitude. On célèbre les avantages de la victoire que leur sacrifice a permis, et on tait avec pudeur les souffrances qu'ils ont supportées.

L'histoire de la France s'est principalement forgée par les armes et jusqu'à il y a peu, le soldat mort au combat est, non pas une victime, mais un héros. Ce lien entre la nation et son armée a atteint son apogée après la guerre de 14-18 avec des anciens combattants dont Clemenceau a dit: "ils ont des droits sur nous". La défaite de 1940, et les guerres coloniales ont altéré cette image idéalisée du guerrier qui a achevé de se déliter avec la suppression du service militaire en 1996 et la professionnalisation des armées.

Aujourd'hui demeure donc l'impression que les militaires sont payés pour faire la guerre et en assumer toutes les conséquences. Or nos soldats ne sont pas des mercenaires, ils se battent au nom de leurs concitoyens. Si le soldat donne la mort et s'il est blessé au combat, c'est bien au nom de la République. Un défi fondamental reste à relever, celui de la sensibilisation de l'opinion publique au devoir de reconnaissance envers ceux qui ont gagné le respect de la nation.

La fonction des monuments aux morts, est de rassembler la population autour du souvenir de ceux qui ne reviendront plus vivre dans le village ou dans la cité. Par ailleurs, graver les noms des morts revenait à reconnaître leur sacrifice suprême.

 Notre génération a finalement une chance inouïe, celle de ne pas avoir connu la guerre sur notre sol. En effet la guerre froide qui a opposé pendant près de 50 ans l'URSS et les États-Unis a été la principale peur du monde jusqu'en 1990.

Cependant cet après guerre froide se caractérise d’abord par des conflits qui apparaissent au fil des ans allant du Moyen Orient à l'Eurasie. Ce sont généralement des conflits pour des raisons frontalières souvent hérités de la colonisation, mais ce sont aussi des conflits pour des appartenances ethniques.

Aujourd'hui, le terrorisme est la menace qui se fait de plus en plus pressante. Il peut revêtir plusieurs formes et ses attaques sont imprévisibles. Le terrorisme peut frapper n’importe où et n’importe quand, l'objectif étant de créer un véritable traumatisme auprès des citoyens qui ne se sentent plus en sécurité nulle part.

La guerre contre le terrorisme est la première guerre globale, elle ne connaît plus de limites, non seulement territoriales, mais aussi dans le choix des moyens. A l’époque de la globalisation, il n’y a plus de «sanctuaire » ni de pays-refuge et le champ de bataille se confond avec la planète entière. La défense repose désormais sur la formation de l'esprit civique, sur la solidarité et la cohésion sociale qui concernent l'ensemble des citoyens. A ce titre, la formation l'éducation et le devoir de mémoire doivent contribuer au développement de cet esprit civique.

Commémorations - Devoir de mémoire

Par Le 11/06/2010

Nous vivons aujourd'hui dans un pays en paix, les armes se sont tues depuis 65 ans. Le souvenir de la faim qui tenaille le ventre, des soldats et des civils qui meurent à la guerre et l'occupation Allemande ne sont plus présents que dans l'esprit de nos parents et grands-parents. Nous profitons chaque jour des bienfaits de la Liberté : Nous pensons, parlons, nous nous déplaçons à notre guise. Nous sommes libres de nos choix, cela est le plus important, les durs souvenirs du temps passé n'ont jamais fait partie de notre vie, nous sommes nés libres et n'avons jamais connu autre chose que la paix .

Pourtant, tout dans notre vie de tous les jours nous rappelle à l'histoire. En effet si des gens d'une autre époque n'avaient sacrifié leur vie, il est très probable que notre liberté d'aller et de venir, mais également notre liberté de pensée ne seraient pas ce qu'elles sont aujourd'hui. Perpétuer le souvenir des ces témoins de l'histoire, c'est en fait leur rendre hommage, les remercier de leur héritage. Le devoir de mémoire, c'est faire en sorte que toutes ces souffrances n'aient pas été acceptées pour rien.

Ce devoir de mémoire doit bien évidemment concerner tous les conflits majeurs qui ont vu s'affronter un grand nombre de pays de par le monde, occasionnant également des désastres exceptionnels, tant humains que matériels. Ce devoir doit concerner également les autres conflits plus contemporains, qu'il s'agisse de la guerre d'Indochine, dont on parle très peu, et de la guerre d'Algérie.

Aujourd’hui, le devoir de mémoire figure comme une des grandes évidences du discours sur le passé. A de multiples reprises, nous avons entendu cette injonction qui obligeait les communautés, les sociétés, les individus et les Etats à se pencher sur leur passé, pour commémorer certains événements essentiels. Il s'agit en quelque sorte de la dette des vivants à l’égard des morts. On a parfois l'impression que le "devoir de mémoire" sonne comme une injonction morale faite par une génération d'adultes qui n'a pas elle-même résolu tous les problèmes de sa propre mémoire.

La mémoire est pour l’individu une manière de conserver de manière vivace les souvenirs avec une transmission vers les générations futures. Il s'agit de ne pas oublier les grands événements qui ont marqué notre histoire, qu'ils soient heureux, mais aussi très souvent malheureux. La repentance est une forme de regret douloureux que l’on a de ses péchés, de ses fautes, qui se mèle au désir de se racheter. Après la politique de l’aveu, le devoir de mémoire est une stratégie de réconciliation ou de séparation. Cette mémoire participe à la formation d’esprits éclairés et de citoyens responsables, tolérants et ouverts à autrui.

Au cours de ces deux dernières décennies, les responsables politiques ont contribué à cette notion de devoir de mémoire en reconnaissant implicitement la responsabilité de l'Etat dans la gestion de certains événements et conflits.

  • En 1993, le Président François Mitterrand décrète une journée nationale de commémoration des persécutions racistes et antisémites;

  • En 1995, le Président Jacques Chirac reconnaît officiellement la responsabilité, donc la culpabilité de la France de Pétain, c’est à dire de l’Etat, dans la politique antisémite qui est allée au-delà des souhaits des autorités allemandes d’occupation.

  • En ce qui concerne le génocide des arméniens par les Turcs, la loi de 2006 sur l’interdiction du négationnisme fournit une autre illustration de l’intervention de l’Etat français dans le respect d’une mémoire tragique.

  • Dans un autre registre, le Bulletin officiel de l’Education nationale française dans sa circulaire n°2005-172 du 2 novembre 2005, indique aux recteurs, aux inspecteurs et aux directeurs départementaux que l’institution éducative accorde une place privilégiée aux réflexions sur la mémoire: à ce titre, le thème de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions s’inscrit dans la mission d’éducation, comme l’a rappelé le rapport du Comité pour la mémoire de l’esclavage remis au Premier ministre le 12 mai 2005.

Dans quelques jours, se dérouleront les cérémonines commémoratives du 60° anniversaire de l'appel du 18 juin lancé par le Général de Gaulle depuis Londres. Il s'agit à la fois de rappeler le rôle majeur joué par le Général, devenu chef de la France Libre, s'opposant ainsi au grouvenement de Vichy et condamné à mort le 2 août 1940, par le tribunal militaire de Clermont-Ferrand.

Dans ses attendus, le tribunal prononce la dégradation militaire et la confiscation des biens. Il reconnaît la culpabilité, mais écarte le grief de trahison. La non-reconnaissance de la trahison est un semi-échec pour le gouvernement qui obtient malgré tout la condamnation à mort.

  • Entretien d'intelligence avec une puissance étrangère, l'Angleterre : la réponse est non ;

  • Allocutions radiodiffusées de nature à provoquer, de la part de l'Angleterre, des agissements nuisibles à la France : la réponse est oui ;

  • Provocation de militaires et de marins à passer au service de l'Angleterre : la réponse est oui ;

  • Risque provoqué contre les Français, en affirmant que les clauses de l'armistice ne seraient pas respectées : la réponse est oui ;

  • Désertion : la réponse est oui ;

  • Désertion ayant eu lieu sur un territoire en état de guerre : la réponse est oui.


 

 

Ironie de l'histoire que cet homme condamné à mort, qui deviendra le symbole de la libération de la France, puis après s'être retiré de la vie politique, sera à l'origine de la 5° République, pour en devenir le premier président. Personne aujourd'hui ne conteste le rôle majeur joué par cet homme d'état qui avait une certaine « idée » de la France et de sa place dans le concert des nations, mais également dans le rapprochement de la France et de l'Allemagne du chancelier Konrad Adenauer. Dès leur rencontre historique le 14 septembre 1958 à Colombey-les-deux-Églises, seul chef d'état étranger reçu dans la résidence privée du général, ils ne cessent d'oeuvrer en faveur du rapprochement franco-allemand. Les visites officielles en 1962 d'Adenauer à Paris et de De Gaulle à Bonn manifestent l'aboutissement de cette réconciliation.

La nouvelle polémique qui semble naître aujourd'hui sur le fait d'inscrire au programme de littérature de terminale littéraire l'ouvrage intitulé « Mémoires de Guerre » paraît bien dérisoire et montre bien que le devoir de mémoire ne fait pas toujours l'unanimité, certains y voyant en quelque sorte une forme de récupération politique alors qu'il s'agit essentiellement d'éviter l'oubli et de garder dans notre mémoire collective les événements qui ont fait notre histoire.

 

 

 

 

 

 

 

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