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Morale et Education

Par Le 12/01/2011

Introduite dans le programme de l’instruction primaire par la loi du 28 mars 1882, la morale a provoqué, dès le début, la publication d’un nombre considérable de manuels destinés à fournir aux maîtres et aux élèves la matière de cet enseignement nouveau. Sous la IIIe République, la morale est omniprésente dans l’enseignement; dans la lecture et jusque dans l’arithmétique. La grammaire et la conjugaison donnèrent longtemps aux auteurs de manuels l’occasion de rappeler les préceptes moraux.

Après la seconde guerre mondiale, l’exemplarité dont la morale se réclame est difficile à maintenir. Une nouvelle époque commence où l’individualisme prime sur la solidarité. L’idéal du progrès technique devient un idéal de consommation qui replace la morale dans un rôle nouveau pour l’individu.

En effectuant des recherches, j'ai découvert un ouvrage intitulé « Manuel de Morale Pratique » datant du tout début du 20° siècle dont certains jeunes d'aujourd'hui et leurs parents feraient bien de s'inspirer. Sans tomber dans le « c'était mieux avant » ou du « Moi de mon temps », je voudrais quand même vous livrer quelques réflexions et quelques notions aujourd'hui bien loin ou oubliées.

Selon cet ouvrage, les devoirs des élèves envers les maîtres se réduisent à deux principes qui sont le respect et l'obéissance...

Les élèves sont tenus à l'égard de leur maître au même respect qu'envers leurs parents. En effet l'instituteur représente la famille dont il est le mandataire et, à ce titre, il est investi d'une autorité qui n'est autre que l'autorité paternelle elle-même. Une des principales formes du respect à l'école est l'obéissance. Elle exige de l'élève tout un ensemble de devoirs que l'on peut ramener à trois principaux soit l'assiduité, le travail et la discipline.

L'assiduité est la fréquentation quotidienne de la classe, à moins d'un empêchement légitime. C'est par un travail consciencieux de chaque jour que l'on s'instruit et, ce travail doit être fait avec soin et exactitude. L'enfant qui perd son temps à l'école sera responsable plus tard des fautes que son ignorance volontaire lui fera commettre. La discipline à l'école est absolument nécessaire et les élèves sont rigoureusement obligés de l'observer.

Qu'en est il aujourd'hui de ces préceptes pourtant très simples. S'il n'est pas facile d’être parents, Enfant-roi, hyperactivité, insolence parfois, sont des termes qui ont fait une entrée fracassante dans le lexique de l’éducation. Du côté des parents, on fustige l’excès d’autorité ou, à l’inverse, la mollesse permissive.

Il y a quelques années, il était reproché aux parents trop de rigueur voire de violence, aujourd'hui ils seraient dans l'ensemble trop laxistes. Aussi experts en tout genre viennent rappeler aux parents qu'il faut s'autoriser à dire non, ne pas avoir peur du conflit, que les interdits sont structurants pour l'enfant… Ce que bien souvent chacun d'entre nous sait mais ne met pas en pratique aussi facilement en particulier lorsque l'on se sent seul(e) dans cette charge.

Si l'autorité semble être de nouveau une valeur pour tous, elle n'en est pas moins difficile à mettre en œuvre, tant d'une part elle est discréditée et contestée dans toutes les institutions (État, école, famille, religion) et qu'elle est vite amalgamée avec ses dérives en termes de pouvoir, d'autoritarisme.

Le télescopage qui s’est produit avec les discours de mai 1968 en France pour l’éclatement des carcans traditionnels a résulté en une confusion des genres. Il ne s’agissait pas de ne rien interdire à l’enfant, au point d’être permissif mais l’autorité s’en est trouvée largement altérée. La hausse, ces dernières années, du nombre de familles monoparentales et recomposées, mais aussi l’impact du travail des femmes qui s’est généralisé entre autres, ont amené à une nouvelle forme d’autorité.

L’école est devenue un acteur central de l’éducation de l’enfant, non plus en ce qui concerne les compétences académiques mais aussi sur le plan de l’apprentissage de la sociabilité, des valeurs sociales et familiales, si bien que des parents se défaussent d’une partie de leurs prérogatives en les confiant à l’école ou, à tout le moins, en prenant pour acquise cette délégation ou ce complément de l’autorité.

Il devient nécessaire de redéfinir la relation parents- enfant-école. L’autorité familiale ne doit pas discuter en présence de l’enfant l’autorité du milieu scolaire. L’enfant doit évoluer avec des repères, et ces derniers, s’ils sont discutés ou contestés, favoriseront cette mise en cause de l'autorité dans toutes ses formes avec les conséquences désastreuses qui s'y rapportent. Le juste milieu n’est pas facile à trouver. L’école poursuit la structuration de l’enfant, mais pour que cela fonctionne bien, il faut que les parents sachent faire confiance, restent à leur place et ne mettent pas systématiquement sur un piédestal la parole de l’enfant.

Si tant est qu’on puisse parler d’une crise de l’autorité, il convient d’insister que l’application de limites est fondamentale. Tout expliquer à l’enfant n’est pas nécessaire, sauf ce qui le concerne directement et sans porter atteinte à d’autres figures de l’autorité extérieures à la famille.

L’évolution rapide de la société a eu un impact direct sur l’exercice de l’autorité et quoiqu’on dise, faire preuve d’autorité, n’est pas passéiste. Un enfant a besoin de cadres pour évoluer, apprendre et se construire et c'est sans doute ce qui manque cruellement aujourd'hui. Il ne faut pas oublier que les jeunes d'aujourd'hui seront les parents de demain, cette transmission du savoir et des règles simples de la vie en société est absolument nécessaire pour l'avenir de notre société.

Des cours de rattrapage en orthographe dans les universités!

Par Le 08/10/2010

"""Alarmées par le très faible niveau en orthographe de certains de leurs étudiants, 19 universités (sur 84) lancent des programmes de remise à niveau.
"Si encore ce n’était qu’un problème d’orthographe ! Mais cela va bien au-delà : les mots sont employés de travers et les phrases construites sans queue ni tête, un bêtisier permanent !"""

Cette information diffusée dans la presse nationale est un constat édifiant sur l'état de l'éducation et mérite réflexion. Un élève de 6e est très souvent incapable de distinguer les différents éléments d’une phrase. Sans importance, martèleront certains idéologues, qui au passage, auront parfois été les premiers à mettre leurs enfants à l’abri du cataclysme. Les difficultés scolaires ne sont parfois qu’une conséquence logique d’une évolution sociale pas toujours glorieuse, mais commencent très souvent par une pauvreté culturelle habilement véhiculée par certains médias.

Lire est une capacité qui s’apprend à l’école. Les méthodes de lecture se sont enchaînées et malheureusement les enfants sont les premières victimes de ces changements réguliers.

C’est parfois aujourd’hui un chemin de croix que de faire répéter sans aucune erreur une phrase à un élève y compris de collège. Ce constat est pour le moins inquiétant et pourrait même inspirer une certaine pitié. Cette spirale ne s’arrête malheureusement pas au primaire, mais se répercute tout au long de la scolarité. Elle devient même un réel handicap lorsque l’élève passe un concours dans lequel il devra rédiger une composition écrite.

Un élève n'est pas à l'école pour son plaisir. Le rôle des parents est de soutenir les enseignants dans la difficile tâche de transmettre ou d'imposer le savoir absolument nécessaire pour réussir leur entrée dans la vie active. Trop souvent on observe l'inverse, avec des parents qui n'acceptent pas que leurs enfants ne puissent être punis ou seulement faire l'objet de remarques de la part du professeur.

Les études menées au cours de ces denières années sont concordantes faisant apparaître que le niveau général des élèves en fin d'école primaire entre 1987 et 2007 est en "chute libre", en particulier en orthographe.

A l'époque de Jules Ferry, on avait fixé pour objectif que chaque jeune Français apprenne à lire, écrire et compter. Depuis les années soixantes,les nouveaux objectifs assignés à l'école sont des objectifs de démocratisation et d'adaptation aux évolutions sociales et socioprofessionnelles nécessitant de plus hauts niveaux de qualification : dès les années soixantes la scolarité obligatoire est prolongée à 16 ans. Vingt cinq ans plus tard, on accroît l'accès au lycée et à la poursuite des études au niveau des baccalauréats (objectifs de 80% d'une classe d'âge à ce niveau), mais aussi l'accès aux enseignements supérieurs

Malheureusement tout ceci est mis en cause par l'évolution de la société et le développement des moyens de communication. Il suffit de regarder autour de soi, pour constater que les enfants jouent sur leurs consoles et ont les yeux rivés sur la télévision. Tout ceci sonne le glas de la lecture, des jeux de société où s'exercent compréhension, intuition, logique, observation. La mémoire n'est plus sollicitée et l'écran devient ainsi le centre d'intérêt unique.

Il existe bien entendu de nombreux jeux et d’activités informatiques qui stimulent l’intellect des enfants. Mais quels sont les jeux, les activités qu’ils choisissent ? Ceux et celles où il n’y a pas grand-chose à comprendre ou alors ceux et celles où on avance en tâtonnant, en recommençant sans cesse jusqu’à ce que, soit par hasard, soit par élimination, soit grâce à une intuition qui éclaire, on trouve la solution.

Enfin, Internet, dont on pourrait penser que c’est un accès formidable à la culture y compris pour les enfants réclame une surveillance de tous les instants.Il existe bien entendu de nombreux sites permettant d'accéder au savoir ou à la connaissance. Cependant les autres possibilités parfois très dangereuses pour l'équilibre même de l'adolescent sont nombreuses.

Ce manque de vigilance des parents dont beaucoup ne s'intéressent pas aux résultats de leurs enfants à l'école, où alors en remettant en cause de manière systématique l'action des enseignants, dénote une forme de démission, """touche pas à mon enfant""", même s'il est probable que les rythmes scolaires sont à revoir. Après tout, les parents font pareil avec la téléréalité, les séries violentes, les matchs de foot.

Mais on ne m’ôtera pas de l’idée que l’envie de savoir, de se cultiver, de se développer implique une éducation initiée par les parents dès la petite enfance. Ne serait-ce qu’une éducation par l’exemple, ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui. Et comme un jour, les enfants en échec seront parents à leur tour, on est dans une spirale de l’inégalité scolaire qui n’en finira pas.

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